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Immersion dans l’univers du flamenco

Le bruit des talons, une musique rythmée à la guitare, des éclats de voix… Le flamenco ne se vit pas uniquement sur une scène. C’est l’âme de Séville, une force omniprésente qui s’infiltre partout, à chaque coin de rue. Des vitrines de boutiques aux rues animées, le flamenco ne se regarde pas, il se vit et se respire.

Partons ensemble sur les pas de cette danse espagnole pour découvrir ses origines, ses différentes manières de la pratiquer et ses us et coutumes. Olé !


Comprendre le flamenco

Pour connaître l’art, il faut s’intéresser à ses racines. Le flamenco est né en Andalousie, fruit d’un fascinant métissage culturel. Le peuple gitan, avec ses traditions, a été le berceau de cet art, y mêlant les influences mauresques et juives. Le résultat ? Une expression brute et intense des émotions, de l’amour à la perte, de la joie à la révolte.


Trois piliers indissociables

  • Le Cante (le chant) : c’est le cœur de la performance. Souvent mélancolique, parfois puissant et dénué d’artifices, il exprime le duende, cette mystérieuse force émotionnelle qui prend aux tripes.
  • Le Baile (la danse) : la danse ne se contente pas de guider. Elle raconte l’histoire du chant avec une intensité et une grâce incroyables. Chaque mouvement, chaque tourbillon de la robe et chaque frappe de talon — le fameux zapateado — est une phrase dans un dialogue passionné.
  • La Guitarra (la guitare) : plus qu’un accompagnement, elle est le troisième pilier de la conversation. Les notes virevoltent, se font pressantes ou délicates et ponctuent la performance avec une virtuosité stupéfiante.


Guitare
La Guitarra
Spectacle de Flamenco
Spectacle de Flamenco

Les principaux styles de flamenco

Le flamenco est une mosaïque de styles, appelés « palos ». Il en existe des dizaines, mais certains sont considérés comme les plus importants et les plus représentatifs. Voici les 7 principaux, généralement mentionnés comme la base du flamenco :


  1. La Soleá : souvent estimée comme le « cœur » ou la « mère » du flamenco. Son rythme (compás) est lent et solennel. C’est un chant profond, qui exprime la solitude, la souffrance et la tristesse. La danse qui l’accompagne est grave et empreinte d’une grande intériorité.
  2. Les Bulerías : c’est le style le plus festif et le plus rapide du flamenco. Avec une cadence effrénée et une liberté d’improvisation, il est l’âme des fêtes et des réunions. C’est le «palo» par excellence pour la fin d’une performance, lorsque l’énergie explose et que tout le monde se met à danser.
  3. Les Alegrías : comme leur nom l’indique, ce sont des styles joyeux et lumineux, originaires de Cadix. Leur rythme est rapide et élégant. La danse des Alegrías est caractérisée par la grâce et la virtuosité, souvent avec l’utilisation de la «bata de cola» (la robe à traîne).
  4. Les Tangos : c’est l’un des styles les plus anciens et les plus fondamentaux du flamenco. Attention à ne pas le confondre avec le tango argentin! Le tango flamenco a un rythme marqué et un caractère à la fois festif, joyeux et parfois sensuel. On le retrouve beaucoup dans les «fiestas».
  5. Les Fandangos : d’origine folklorique andalouse, le fandango est une danse et un chant passionnés. Il existe de nombreuses variantes régionales, comme les célèbres « Fandangos de Huelva ». Son tempo est en 3/4 et c’est un style très mélodique et festif.
  6. Les Siguiriyas : avec la Soleá, c’est l’un des « palos » les plus profonds (le « cante jondo »). Il exprime une douleur intense, la tragédie et la mort. Le rythme est complexe, et le chant est poignant, presque un cri. La danse est puissante, sobre et dramatique.
  7. Les Sevillanas : bien qu’elles soient considérées à part, les sevillanas sont un style de flamenco léger et populaire, fréquemment dansé en couple. Elles sont indissociables des fêtes, et notamment de la Feria de Abril de Séville. Ce sont souvent les premières danses de flamenco que l’on apprend, car elles sont plus codifiées et faciles d’accès.


Les lieux incontournables du flamenco à Séville

Le musée de la Danse flamenco

Pour aller au-delà du spectacle et comprendre la profondeur de cet art, une visite au musée de la Danse Flamenco s’impose. Ce lieu interactif et immersif retrace l’histoire du flamenco à travers ses costumes, ses instruments et ses figures emblématiques. On y apprend le rôle de chaque danseur et l’importance de chaque «palo» (style de danse). Une exposition sur le même thème est également accessible au 2ème étage.


Museo del Baile Flamenco
Photos et explications du flamenco
Museo del Baile Flamenco
Costumes de danseurs

Si le cœur vous en dit, l’expérience peut se terminer par un spectacle intime d’une heure.


Les tablaos

Pour une expérience encore plus authentique, rendez-vous dans l’un des nombreux tablaos. Contrairement à un grand théâtre, ces lieux sont conçus pour la proximité. Assis autour d’une scène, vous êtes aux premières loges pour voir la sueur sur le front du danseur, l’intensité du regard du chanteur et l’incroyable vitesse des doigts sur les cordes. Un cri de « olé » lancé par un spectateur, la réponse passionnée des artistes… C’est là que le flamenco prend tout son sens.


Spectacle Flamenco
Spectacle de Flamenco à la Tablao de Las Setas

La Feria de Abril

Séville ne se contente pas de montrer le flamenco, elle le vit. Il est dans l’air, dans les rires qui fusent, dans les pas de danse qui s’improvisent et dans l’esprit festif de la Feria de Abril.

C’est l’un des rares moments où le flamenco sort de scène pour devenir une danse populaire, pratiquée par tous. Les femmes portent leurs magnifiques trajes de flamenca à volants et se retrouvent dans les casetas, les tentes éphémères de la fête. C’est là qu’on danse les sevillanas et qu’on s’anime au rythme entraînant des rumbas et des bulerías. Loin de la solennité des spectacles de tablao, le flamenco de la Feria est une explosion de vie, de couleurs et de joie partagée.

Séville n’est pas un décor de carte postale pour cet art, elle est son refuge, le lieu où le flamenco respire à chaque instant. Il ne s’agit pas de représentation, mais de la vie elle-même, à l’état brut.